Un communiqué de presse de l’agence Belga explique la position du Service Public Fédéral Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et environnement concernant la dérogation adoptée par la Belgique sur l’usage des néonicotinoïdes dans les cultures de betteraves (essentiellement) :
« La Belgique autorise à nouveau l’usage temporaire de pesticides néonicotinoïdes pourtant frappés d’une interdiction européenne, rapporte mardi le magazine scientifique néerlandophone Eos. Notre pays avait obtenu une dérogation en faveur du secteur de la betterave, notamment.
Les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus utilisés dans le monde, malgré leurs effets dévastateurs sur les abeilles et les bourdons. L’Union européenne a décidé cette année de bannir l’usage de trois de ces produits chimiques (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride) dans les cultures en plein air. Lors du vote, la Belgique s’était abstenue, réclamant une dérogation pour les secteurs de la betterave et de la chicorée. Les Etats membres avaient en effet la possibilité de demander une exception pendant 120 jours. Cette décision vise à « mieux protéger les betteraves et les abeilles », explique le directeur du service produits phytopharmaceutiques du SPF Santé publique, Maarten Trybou. L’interdiction des néonicotinoïdes oblige les agriculteurs à protéger leurs cultures avec d’autres pesticides comme les pyrethroïdes. « Ceux-ci sont aspergés sur les plantes et affectent négativement toute une série d’insectes, dont les abeilles », poursuit-il. Ces insecticides n’ont pas fait l’objet du même examen critique par l’Agence européenne de sécurité des aliments. « Ce n’est pas improbable qu’ils soient encore plus nocifs pour les abeilles que le fait d’enrober des semences avec des néonicotinoïdes », ajoute M. Trybou. » (Belga)
Ci-dessous les dérogations officielles émises par le Service Public Fédéral Santé Publique qui concernent le Cruiser et le Poncho:
Ces autorisations sont assorties d’une restriction qui minimise l’impact de la mesure : « Le semis ne peut être effectué que par des producteurs qui peuvent démontrer qu’ils appliquent les principes de la lutte intégrée (IPM) ». L’autorisation est assortie d’une obligation de faire suivre la betterave de cultures non attractives pour les abeilles pendant une durée de 2 ans.
Evidemment, la mention justifiant la mesure par l’objectif de « mieux protéger les betteraves et les abeilles » sera sans doute jugée « un peu ironique » par les apiculteurs…. Il est souvent plus utile d’expliquer finement plutôt que d’émettre des phrases-marketing qui prêtent le flanc à la critique.