Hier, la 2° Journée Nord-Sud, organisée conjointement par Miel Maya Honing et le CARI, a été l’objet de présentations de grande qualité et d’échanges constructifs. L’événement était ouvert à tous et entièrement gratuit. Alors que la Marche pour le Climat se tenait à Bruxelles, il n’était pas incongru de rappeler le rôle de l’arbre et des forêts, particulièrement des forêts tropicales humides, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Olivier Baudry, Membre de la Fédération nationale des experts forestiers de Belgique et chargé de cours à l’ UCLouvain, a signalé que « un tiers de la solution pour arriver aux objectifs de l’Accord de Paris se trouve dans la protection et la réhabilitation des forêts qui existent encore. » Béatrice Wedeux, experte en forêts au WWF Belgique, a rappelé très à propos que les plantations de soja pour nourrir le bétail et les plantations d’huile de palme pour l’agro-industrie et pour les biocarburants sont deux des plus gros facteurs de déforestation des forêts tropicales. Cela replace les consommateurs occidentaux face à leurs responsabilités. Une sélection consciente des produits de consommation au quotidien serait un excellent complément à l’engagement massif des citoyens dans les rues bruxelloises hier.
Les forestiers, qui avaient largement la parole lors de cette journée Nord-Sud, ont fourni une somme d’informations sur les forêts aujourd’hui, au Nord et au Sud et leur rôle tout à la fois économique, social et environnemental. A l’instar de Benoit Delaite, ingénieur des Eaux et Forêts spécialisé en développement territorial et gestion des ressources naturelles, tous les intervenants se sont accordés pour dire que les trois fonctions doivent être intimement liées pour garantir le succès de la préservation des espaces forestiers. Fogoh John Muafor, fonctionnaire au Ministère des Forêts et de la Faune du Cameroun, est venu présenter l’importance des produits forestiers non-ligneux dans ce cadre. Il s’agit de « toute ressource ou service issu de la forêt autre que le bois ». Le miel en fait partie. L’apiculture durable est ainsi intégrée dans la politique de gestion des forêts au Cameroun. Elle permet aux populations locales de trouver un intérêt à la protection de la forêt.
C’était l’occasion de rappeler que l’habitat originel de l’abeille mellifère est la forêt et que l’apiculture en forêt est non seulement possible mais… logique, étant donné la part colossale tenue par l’arbre dans les ressources alimentaires d’une colonie d’abeilles, ce qu’a rappelé Etienne Bruneau. Quand on apprend qu’en Belgique, le plan de secteur interdit l’apiculture en forêt pour la simple raison que l’apiculture relève de l’agriculture… il y a matière à réflexion! Les abeilles ne sont pas des animaux d’élevage comme les autres. Faut-il rappeler qu’elles ne piétinent pas la litière forestière et que les arbres peuvent tirer un réel bénéfice de leur présence? Comment retrouver le chemin du bon sens dans ce contexte?
Les études de cas et les projets présentés dans la salle et sur les posters affichés à l’entrée de l’auditoire ont bien confirmé le rôle capital joué par l’apiculture pour atteindre les objectifs à la fois environnementaux, sociaux et économiques d’une aide au développement en contexte forestier.