De nombreux problèmes d’humidité excessive ont été constatés par les apiculteurs cette année. Il est bon de rappeler certains principes de base.
Le niveau d’operculation n’est pas toujours lié à une humidité correcte. Il peut arriver que cette humidité dépasse 18% et même 20% dans des cas limites.
A quoi est-ce lié ? Les deux causes les plus fréquentes sont :
- l’abandon des hausses par les abeilles qui laissent ainsi le miel s’humidifier avec l’air extérieur qui pour l’instant a une humidité très élevée. Il faut une humidité atmosphérique < 55% pour éviter qu’un miel ne s’humidifie. L’opercule ne fait que ralentir le processus d’un facteur 4 à 5. Comme pour l’instant, vu les faibles miellées, les hausses sont laissées longtemps sur les ruches, toutes les colonies pas assez fortes pour occuper correctement les hausses vont avoir ce problème.
- les abeilles prélèvent l’air extérieur et le réchauffent pour réduire son humidité relative (surtout durant la nuit avec des températures plus froides). Plus les températures extérieures seront élevées et proches de celles de la ruche, moins l’air pourra se charger de l’excès d’humidité présent dans le miel. C’est ce qui explique la difficulté d’avoir des miels en dessous 18% dans les zones tropicales humides.
Que faire lorsqu’on est confronté à un excès d’eau dans les hausses ?
La seule solution est de travailler avec un déshumidificateur dans une pièce fermée et dans laquelle on place les hausses à déshumidifier en favorisant les passages d’air. Si le miel est partiellement operculé, le séchage devra se faire plus lentement pour éviter de dessécher trop le miel non operculé. Si c’est possible, il faudrait travailler avec un air à 50% d’HR pendant au moins une semaine. On peut naturellement désoperculer le miel mais une bonne partie du miel assez humide s’écoule des cadres ce qui rend l’opération pratiquement impossible. On peut découper les opercules (fines lignes de couteau sur les opercules – il existe de petits disques qui font ce travail) sans les enlever et cela limite les écoulements indésirables et facilite le séchage sous opercules.
Une fois extrait, il est encore beaucoup plus difficile de réduire l’humidité du miel car il faut faire appel à des appareils qui amènent le miel en couche mince et qui le placent dans un flux d’air sec. Cependant, ces appareils pourraient être interdits dans le futur vu qu’on ne peut enlever aucun constituant du miel et que cela favorise le retrait d’eau mais également des arômes des miels.
En résumé, il faut donc éviter de laisser des hausses (operculées ou pas) sur des ruches plus faibles plus de deux à trois jours après une miellée surtout si celle-ci n’était pas intense. Seules des miellées qui provoquent des blocages de ponte nécessitent de laisser 5 à 6 jours sans apport aux abeilles pour qu’elle puissent faire leur travail de maturation.
Etienne Bruneau