La Journée de Namur du 29 janvier a offert un programme très riche aux apiculteurs wallons et bruxellois qui ont répondu à la traditionnelle invitation du Comité Miel qui gère le Programme Miel européen. Près de 90 personnes ont répondu présentes.
En matinée, Etienne Bruneau et Carine Massaux du CARI ont présenté le bilan des actions réalisées grâce au Programme Miel européen.
Ce bilan a été suivi d’une table ronde sur le projet de guidance vétérinaire pour un accès plus facile et moins cher aux médicaments vétérinaires.
Le Comité Miel 2017 a été élu par l’assemblée. 5 candidats sortants ont été réélus (Jean-Robert Deliège, Anne Van Eeckhout, Antoinette Dustin, Mohamed Hammida et Raphaël Steyer) et deux nouveaux élus (Philippe Van Cleemput et Julien Jeuniaux) ont rejoint les rangs de ce groupe de travail qui pilote les actions concrètes réalisées grâce au Programme Miel européen.
L’après-midi, deux conférences de très grande qualité ont été données. La première était présentée par le français Jean-Christophe Sandoz, Directeur de recherche au CNRS à Gif-sur-Yvette (laboratoire Evolution, Génomes, Comportement et Ecologie – EGCE). Il travaille sur la perception et l’apprentissage olfactifs et visuels de l’abeille Apis mellifera au sein du programme de recherche EVOLBEE. Il a présenté le résultat de ses recherches sur la manière dont les abeilles perçoivent les odeurs et sur les réponses comportementales qui en découlent. Il a également présenté l’état des connaissances sur les phéromones du frelon asiatique (Vespa velutina) et les recherches qui présentent un espoir dans la réalisation de pièges olfactifs sélectifs efficaces.
La seconde conférence était donnée par le Professeur Pierre Rasmont de l’Université de Mons. Il a présenté avec humour, malgré le caractère inquiétant du sujet, les risques que présentent les bouleversements climatiques pour les abeilles sauvages et des bourdons. Ces résultats d’un projet de recherche collectif sont catastrophiques. La biodiversité florale et animale commence déjà à subir les conséquences de perturbations climatiques telles que les épisodes caniculaires par exemple. Certaines espèces de bourdons sont irrémédiablement condamnées, en particulier celles qui ne supportent pas de longues périodes de sécheresse et de chaleur ou qui sont inféodées à des plantes qui peuvent être ravagées par les conséquences d’une élévation des températures. C’est cas en particulier des espèces boréales (Bombus balteatus, Bombus cingulatus, Bombus lapponicus, etc.).
En même temps, on assiste à une évolution géographique des populations. Les espèces de bourdons de Syrie, de Turquie et de Grèce opèrent une remontée vers nos contrées occidentales et devraient remplacer nos espèces locales à l’horizon 2030-50. Notre Bombus terrestris, espèce commune et très répandue, opère déjà un repli vers le Nord.
Lire l’intégralité du document: Climatic Risk and Distribution Atlas of European Bumblebees Pierre Rasmont et al.