C’est aujourd’hui que commence le 47°congrès Apimondia qui restera sans doute dans les annales comme celui qui a le plus été bouleversé de l’histoire des congrès mondiaux d’apiculture. Rappelons qu’il était initialement prévu en 2021 à Ufa en Russie, puis post-posé en 2022 pour des raisons de Covid. Les russes ont signé une pré-édition en ligne (très réussie) en 2021. Hélas pour eux, la guerre en Ukraine a rebattu les cartes et c’est à Istanbul qu’a finalement lieu la 47° édition en présentiel qui démarre aujourd’hui.
Programme de conférences
Le programme est disponible en ligne sur le site de l’événement. Il reflète les considérations de l’apiculture à l’échelle internationale. La question de la pureté et de l’authenticité du miel émerge en ce qui concerne la qualité des produits. Les conférenciers mettront en avant les solutions pour analyser et détecter les fraudes. En parallèle, les analyses pour valider la qualité des produits apparaît de plus en plus et à toutes les échelles de production comme un atout commercial. Côté climat, le programme souligne les effets des variations climatiques extrêmes sur la résilience des colonies et sur les ressources environnementales. L’impact sur l’économie et en particulier sur la volatilité des marchés sera également abordé. Enfin, cette thématique inclut également les outils de surveillance technologiques pour aider les apiculteurs dans le suivi de leurs colonies. En apithérapie, sans surprise, la question du COVID 19 et des produits de la ruche est largement évoquée. Du point de vue des produits, c’est la propolis et ses usages en santé humaine qui domine. C’est aussi le cas du point de vue des technologies innovantes et des nouveaux produits mis sur le marché. Du point de vue de la génétique, sans surprise, la résistance aux maladies est toujours largement traitée, ainsi que la question de la résistance à varroa. Le modèle apiculture naturelle reste aussi une question phare. On aborde cette fois-ci ce modèle à une échelle commerciale, en Europe et aux USA. Les continents sud-américains et africains ont également la parole. La question de la pollinisation et des ressources environnementales est un gros enjeu, largement abordé et ce dans toutes les régions du monde. Soulignons à ce propos la communication innovante de notre collègue Orianne Rollin sur la pollution à l’ozone qui affecte les pollinisateurs et la pollinisation des cultures. Les services écosystémiques et leurs valeurs est une question clé. Le volet santé des abeilles propose une série de sujets variés qui reprennent le cortège des principales maladies des abeilles et des conséquences des agresseurs des abeilles (nosema cerdane, varroa, pertes hivernales, loque…) ainsi que certaines solutions parmi lesquelles l’usage des probiotiques et le soutien de l’immunité sociale des abeilles.
Des conférences, un concours et beaucoup plus
Mais bien au-delà du programme de conférences, Apimondia c’est un cortège de posters scientifiques, un espace d’exposition, des rencontres, une ambiance… Nous comptons sur Orianne Rollin qui représente le CARI sur place pour revenir avec une moisson d’informations qu’elle partagera avec vous. Apimondia, c’est aussi un concours international qui met cette année l’accent sur la qualité des miels présentés. C’est Etienne Bruneau qui le supervise en tant que Président de la commission « Technologie et qualité ». Le laboratoire du CARI a été missionné pour analyser les paramètres déterminant la qualité des miels. Les échantillons ont ensuite été envoyés dans un autre laboratoire pour la vérification de l’adultération et des contaminants, puis la présence d’antibiotiques. Inutile de dire que nous attendons avec impatience le résultat de ce concours qui a pris un sens très spécial pour nous cette année.
Bon congrès pour celles et ceux qui le suivent!