La lutte contre la varroase doit être mise en oeuvre de manière raisonnée. Il est important de prendre en compte la possibilité d’apparition de résistances aux traitements et la rémanence de certains produits dans les ruches. Nous vous présentons ici les principales étapes pour la gestion de la varroase ainsi qu’une liste des produits vétérinaires disponibles :
1) Évaluation du degré d’infestation
Il est avant tout il est nécessaire d’évaluer la nécessité d’un traitement dans les ruches.
Un forte pression de varroa demandera un traitement.
Pour évaluer cela :
- placer des langes graissées durant trois jours. Si le nombre de varroas >10, alors un traitement est requis.
- des abeilles aux ailes déformées est également un indicateur de forte pression de varroas.
L’évaluation du taux d’infestation doit également être menée tout au long des traitements pour évaluer leur efficacité contre le parasite. Un nombre constant de varroa retrouvé sur les langes signe un manque d’efficacité du traitement.
2) Lutte biotechnique et traitement ponctuel
En fonction des besoins et des objectifs de l’apiculteur, il est possible de faire diminuer la pression de varroa en réalisant en juin-juillet des divisions de colonies ou en favorisant un essaimage artificiel ou naturel.
En juillet, un premier traitement ponctuel peut être réalisé à base d’acide oxalique. Celui-ci doit impérativement être effectué après avoir provoqué une rupture de ponte du couvain (par encagement de la reine ou en bloquant la reine dans une hausse).
3) Traitements longs
Dans le cas où la pression de varroa est encore forte il est possible de réaliser des traitements plus longs en dehors des miellées et pendant l’hiver.
Ainsi, les traitements à base d’huiles essentielles de thymol peuvent être utilisés en été et en présence de couvain. Leur efficacité peut être controlée au bout de quelques jours.
Si ce traitement n’est pas suffisant il est possible d’appliquer des produits à base d’acide oxalique en automne lorsque la reine a fortement réduit sa ponte.
En dernier lieu, il est possible d’utiliser des produits acaricides d’origine chimique: trois molécules principales, l’amitraz et le tau-fluvavinate/flumétrine peuvent être alternées d’une année sur l’autre. Ces produits se présentent sous forme de bandelettes placées dans la ruche pendant 9 semaines. Dans le cas de la flumétrine, il est possible de répéter l’application pendant maximum 4 mois.
4) Les médicaments sur ordonnance
En cas de résistance à tous ces traitements vous pouvez accéder en derniers recours à des médicaments prescrits par un vétérinaire.
Il est important d’alterner les produits d’une année sur l’autre pour éviter l’apparition de résistance !
Cela est valable pour tous les types de produits (huiles essentielles, acide oxalique, tau-fluvinate, flumétrine etc…)
Disponibilité des médicaments vétérinaires (juillet 2019)
Produit | Matière active | Disponibilité |
Apiguard 12,5 g | Thymol 12.5 g | Oui |
Apilife Var | Camphor 0.39 g – Menthol 0.39 g – Eucalyptus Globulus, Oil 1.72 g – Thymol 8 g | Oui |
Apivar 500 mg | Amitraz 0.5 g | Fin juillet |
Oxuvar 5,7 % | Oxalic Acid Dihydrate 57.4 mg/ml Eq. Oxalic Acid 41 mg/ml | Oui |
Oxybee 39,4 mg/ml | Oxalic Acid Dihydrate 17.5 g Eq. Oxalic Acid 12.5 g | Fin juillet |
Oxybee 39,4 mg/ml | Oxalic Acid Dihydrate 35 g Eq. Oxalic Acid 25 g | Fin juillet |
PolyVar Yellow 275 mg | Flumethrin 0.275 g | Oui |
Thymovar 15 g | Thymol 15 g | Oui |
VarroMed 44 mg/ml – 5 mg/ml | Formic Acid 5 mg/ml – Oxalic Acid Dihydrate 44 mg/ml Eq. Oxalic Acid 31.42 mg/ml | Oui |
VarroMed 660 mg – 75 mg | Formic Acid 75 mg – Oxalic Acid Dihydrate 660 mg Eq. Oxalic Acid 471.31 mg | Oui |
Ce texte est adapté des conseils publiés dans le n° 190/ 3-2019 d’Abeilles&Cie p36-37.