L’art et l’informatique au service des pollinisateurs

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L’art et l’informatique au service des pollinisateurs

L’enjeu de conservation de la biodiversité de nos écosystèmes est au coeur de la crise climatique. Dans ce contexte, les insectes pollinisateurs jouent un rôle majeur dans le maintien de la biodiversité : ils assurent la pollinisation de nombreuses plantes, menant à la production de fruits et de graines divers et variés indispensables tant pour l’humanité que pour la faune qui l’entoure. Mais l’usage d’insecticides, la perte d’habitats et le dérèglement climatique réduisent drastiquement le nombre d’espèces pollinisatrices alors que la survie de notre propre système alimentaire en dépend. Pour freiner le déclin de ces espèces, des actions de sensibilisation pour la sauvegarde des pollinisateurs se mettent en place. C’est dans cette optique que le projet « Pollinator Pathmaker » de Alexandra Daisy Ginsberg a récemment vu le jour.

Avec l’aide d’horticulteurs, de scientifiques et d’un expert en intelligence artificielle, l’artiste Alexandra Daisy Dinsberg a créé un algorithme surprenant : ce langage mathématique permet de simuler un jardin riche en espèces végétales, évoluant au fil des saisons, qui attire et favorise le développement d’un maximum d’insectes pollinisateurs.

Cet outil est donc le plaisant résultat de la rencontre entre deux disciplines complémentaires que l’on cloisonne trop souvent : l’art et la science. Ainsi, selon des conditions pédo-climatiques données, les scientifiques ont sélectionné un large spectre d’espèces végétales qui attirent de façon complémentaire le plus de pollinisateurs possible. De cette manière, pas moins de 450 plantes et fleurs ont été identifiés et subtilement dessinés par l’artiste afin d’être intégrés dans l’algorithme. Pollinator Pathmaker est accessible en ligne et gratuitement sur le site pollinator.art. Mais comment ça marche ?

Si vous souhaitez attirer les pollinisateurs dans votre jardin, il vous suffit d’ouvrir l’outil Pollinator Pathmaker. Introduisez votre pays puis sélectionnez les paramètres de votre jardin : taille, type de sol, acidité et exposition. Enfin, laissez votre envie s’exprimer : décidez du nombre d’espèces végétales à planter, si vous souhaitez un jardin fournit ou éparse, avec des chemins ou des patchs de végétation ça et là. Cependant n’ayez crainte, peu importe les conditions que vous choisirez, l’algorithme établit toujours un jardin qui maximise la diversité des pollinisateurs attirés.

Votre jardin une fois créé, vous pourrez l’observer sous tous les angles, faire évoluer la végétation au fil des saisons ou encore vous mettre dans la peau d’une abeille. Ainsi, si certaines fleurs vous apparaissent un peu pâlottes, activez la vision « pollinisateur » pour observer les incroyables motifs colorés qu’elles dissimulent sous leur pétales délicats et que seule l’entomofaune est capable d’observer habituellement ! Last but not least, une dernière fonction permet d’identifier les espèces qui peuplent votre jardin fictif. En suivant les conseils de plantation, vous pourrez ainsi reconstituer facilement ce jardin « dans la vraie vie » pour élaborer à la fois un véritable oasis de biodiversité végétale et une zone refuge pour la faune.

C’est précisément ce qu’Alexandra a mis en place au « Project Eden » à Cornwall (Royaume-Uni) : sur base d’un jardin fictif créé par l’algorithme, un jardin de 55 mètres de long a été planté et commence doucement à fleurir pour accueillir nos précieux pollinisateurs. Alexandra invite les visiteurs mais aussi les institutions publiques à en faire de même. L’artiste espère ainsi créer une « véritable oeuvre vivante pour les pollinisateurs à travers le monde« . Alors, à vos marques, prêts, plantez !

Ressources :
https://pollinator.art/about/living-artworks
https://www.edenproject.com/visit/things-to-do/pollinator-pathmaker
https://daisyginsberg.com/work/pollinator-pathmaker
https://www.edenproject.com/mission/projects/create-a-buzz