Débuter en apiculture – les découvertes de Doriane : la visite de printemps

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Débuter en apiculture – les découvertes de Doriane : la visite de printemps

Samedi 15 avril 2023 : je profite du soleil dans mon jardin pour la première fois de l’année. Enfin ! Je saute sur l’occasion pour faire sortir mes semis de tomates, de haricots et de concombres. Après tout, ils ont bien droit à un petit bain de soleil eux aussi. Et finalement, ce ne sont pas les seuls de sortie. En cherchant le bon endroit pour faire bronzer mes plantules adorées, j’aperçois la première osmie de la saison. Elle cherche un trou dans la façade de la maison, probablement pour tenter d’y faire un nid. Derrière moi, j’observe, l’espace d’un instant, le monde qui grouille un peu partout dans le jardin : bourdons, osmies et syrphes se dégourdissent timidement les pattes. À cette heure-ci, je n’imagine pas encore que les abeilles du rucher école sont tout aussi excitées à l’idée de sortir butiner… 

Je me mets donc en route, direction le rucher école pour le troisième cours pratique. Pour moi, c’est toujours un peu la surprise quand on arrive en classe. En suivant les cours, on comprend à quel point la pratique apicole est liée à l’environnement : selon la météo, on ne connait jamais à l’avance les tâches qu’on va devoir réaliser. Mais lorsque j’arrive au rucher ce samedi, je sens l’effervescence venir de partout. Alors que les abeilles s’agitent à l’entrée des ruches, on nous annonce une visite de printemps approfondie. Yes ! Tout le monde a hâte de pouvoir enfin visiter les ruches, même si certains appréhendent les piqûres. 

Nous restons debout devant la fenêtre, Laure et moi, à contempler ces ouvrières dont on va faire la connaissance durant ces prochains mois. Certains élèves nous rejoignent dans notre débat : « Tu vas prendre les gants en latex ou en cuir ? » « Moi j’espère ne pas me faire piquer ». Personnellement, je préfère avoir une bonne prise du matériel avec les gants en latex, quitte à me faire piquer, mais Laure n’est pas convaincue par mes arguments. Elle finira quand même par me suivre. Le temps qu’on mette fin au débat et qu’on enfile notre vareuse, tout le monde est déjà prêt dehors. Les enfumoirs fument et les groupes se forment pour visiter les ruches attitrées à chacun d’entre nous. 

À tour de rôle, chacun ouvre une ruche et apprend comment lever, soulever et déplacer les cadres. L’inspection se fait en équipe : on identifie ensemble sur chaque cadre les différentes cellules, la présence de miel, de pollen et de couvain. C’est le moment de mettre en pratique ce qu’on apprend en théorie. Ainsi, on observe le développement de la colonie, on évalue sa force et les réserves disponibles et on écoute attentivement notre formateur pour savoir s’il faut rajouter de la cire gaufrée ou encore s’il faut réunir des colonies. Au fil des visites, les gestes deviennent plus confiants pour chacun d’entre nous mais la petite pression qu’on ressent lorsqu’on soulève le cadre avec la reine reste la même à chaque fois. On nous enseigne également les bons réflexes à acquérir : la douceur avec laquelle on manipule les cadres, la manière d’observer les cellules, la façon de poser le matériel et d’anticiper ce dont on a besoin avant la visite, la rigueur des suivis et des prises de notes sont tant de choses que l’on découvre en tant que débutant. 

Il est déjà 17h, les visites se terminent tout doucement. Toutes les ruches ont été inspectées, les planchers sont nettoyés, les nourrisseurs sont stockés et le matériel est rangé. Les élèves se saluent et un « à la semaine prochaine ! » peine à se faire entendre avec le bourdonnement des abeilles. Elles profitent des dernières heures de la journée pour ramener encore un peu de nectar. Il n’y a plus aucun doute, c’est le retour du printemps…