Près de 70 personnes se sont déplacées dimanche 11 septembre au matin à Louvain-la-Neuve pour assister à la conférence organisée par le CARI sur le frelon asiatique.
Louis Monéger, notre conférencier invité, a présenté un état de l’art des connaissances issues à la fois d’études scientifiques et d’essais techniques.
Louis Monéger est apiculteur en région Bruxelloise depuis 2006 et professeur à la SRABE/Bruxelles m’abeilles. Il s’est intéressé à Vespa velutina nigrithorax (VVN) dès son arrivée en France car il a vite compris que la Belgique aurait rapidement à y faire face. Désormais présent dans toute la Belgique et bien au delà de nos frontières vers le Nord et l’Est, l’installation et la propagation de VVN ne fait que commencer.
Avec 6 autres apiculteurs bruxellois, il a constitué le groupe F (comme frelon) dont le but est de mettre au point des méthodes, équipements et documentations pour aider les apiculteurs à protéger leurs ruchers et lutter contre le frelon asiatique.
Après un exposé complet sur la biologie de l’espèce, il nous a présenté différents outils employés dans la lutte contre le frelon asiatique qu’il a lui-même testé avec le groupe F, faisant état de leur efficacité et d’une évaluation globale selon 4 critères pratiques pour les apiculteurs: coût, durabilité, réalisation et installation. Muselières pour réduire le stress des abeilles, pièges pour capturer les ouvrières et fondatrices, mais aussi méthodes de localisation des nids ont été testés.
Nous ne le rappellerons jamais assez: piéger ne se fait pas n’importe comment car aucun piège n’est totalement sélectif pour le frelon asiatique et ils impactent donc le reste des l’entomofaune sauvage !
Il est indispensable d’arrêter l’utilisation des pièges de type bouteille contenant un appât liquide. Il est démontré depuis des années que ces types de pièges attirent et tuent des centaines d’insectes autres que le frelon asiatique (dits « non-cibles ») pour peut-être 2 ou 3 ouvrières de VVN par piège lors d’une « bonne capture ».
Les pièges de type nasse sont les moins invasifs mais certaines améliorations techniques peuvent être faites selon la créativité et la dextérité des apiculteurs qui se prêtent au jeu de l’optimisation d’outil.
Vous trouverez au lien ci-dessous le tutoriel et les plans du prototype de la muselière-piège que le groupe F a mise au point cette année :
http://tybou.eu/wordpress/blog/2022/04/02/museliere-piege-frelons-asiatique/
Son action est double: (i) celui d’une muselière afin de limiter le stress que le frelon asiatique provoque sur les colonies en guettant et capturant les ouvrières à l’entrée des ruches et (ii) celui de piéger les individus qui essaient d’entrer dans la ruche.
Merci à Louis Monéger pour sa conférence de grande qualité. Il est plus que pertinent aujourd’hui que les apiculteurs, à l’exemple du Groupe F de Bruxelles, trouvent des synergies d’action localement et s’organisent pour lutter au mieux contre le frelon asiatique pour le bien des abeilles.