Une récente étude anglaise démontre l’impact négatif des traitements de semence de colza avec des néonicotinoïdes sur le maintien des populations d’abeilles sauvages. Cette étude est intéressante par le fait qu’elle prend en compte des données recueillies sur le long terme (18 ans) et sur de nombreuses espèces d’abeilles sauvages (62).
Pour les chercheurs, l’exposition des populations d’abeilles aux néonicotinoïdes les affecte en interaction avec d’autres facteurs négatifs comme par exemple la nécessité pour les espèces d’affronter les modifications climatiques ainsi que les modes de culture intensive qui influencent la modification des paysages. L’accumulation de pressions environnementales peut expliquer la perte des populations d’abeilles sauvages. Cependant, si l’on élimine les néonicotinoïdes sur colza, une ressource de nourriture importante en début de saison, certaines espèces d’abeilles sauvages pourraient récupérer relativement vite selon les chercheurs.
Dans le contexte de la remise en question du moratoire imposé en 2013 par l’Union européenne sur l’utilisation des néonicotinoïdes, cette étude est de première importance puisqu’elle apporte des données sur le long terme, données récoltées par des naturalistes qualifiés (http://www.bwars.com). Les impacts des pratiques agricoles et des changements dans la gestion des terres agricoles peuvent être étudiées avec un recul historique suffisamment large.
Source: Woodcock, B. A. et al. Impacts of neonicotinoid use on long-term population changes in wild bees in England. Nat. Commun. 7:12459 doi: 10.1038/ncomms12459 (2016). http://www.nature.com/articles/ncomms12459