La semaine des pollinisateurs européens s’est tenue à Bruxelles ces 28, 29 et 30 novembre avec possibilité de suivre les différentes sessions online.
La première journée s’est composée de trois sessions orientées autour du thème « Future For Pollinators » (Quel futur pour les pollinisateurs ?), à savoir :
- La loi pour la restauration de la nature et des pollinisateurs
- La proposition du SUR (Sustainable Use of Pesticide Regulation)
- Les nouvelles techniques génomiques et OGMs
Concernant la loi de la loi pour la restauration de la nature : suite à la présentation de plusieurs experts, il est établi qu’en Europe, environ 10% des espèces d’abeilles et de papillons présentent un risque d’extinction. Ces chiffres sonnent la sonnette d’alarme concernant les plantes dont la pollinisation dépend de ces espèces. Face à ce constat, une proposition de loi vise à restaurer 20% des terres et océans d’ici 2030. Pour tenir ces objectifs qui semblent de plus en plus difficile à atteindre à l’aube de 2024, des mesures fortes, précises et concrètes doivent être mises en place rapidement avec un soutien financier clairement établi.
Concernant les nouvelles techniques génomiques : la commission européenne, en proposant un cadre assoupli pour les nouvelles techniques génomiques (NGT), semble marquer un retour en arrière concernant sa position sur les OGM en comparaison à la norme plus stricte sur les OGM. Deux visions sont aujourd’hui en opposition. D’un côté, celle très optimiste de l’Europe et de certains pays comme l’Espagne, qui mise sur une résilience accrue des plantes NGT face au changement climatique et ravageurs. De l’autre, celle des représentants de la jeunesse et des agriculteurs biologiques (entre autre) appelant au principe de précaution. En effet, ils soulignent un manque de recherche indépendante et expriment le besoin de critères d’évaluation supplémentaires. Le débat reste donc ouvert.
Concernant la proposition du SUR : la séance animée par Lars Hellander (BeeLife) a débuté avec la présentation de résultats issus du projet de recherche BeeNet de Piotr Medrzycki (CREA-API, Italie). Afin de mesurer l’exposition des abeilles aux pesticides en Italie, ils ont analysé du pain d’abeilles récolté dans des colonies localisées sur l’ensemble du territoire italien. Les chiffres obtenus sont préoccupants :
- Au total, 70% des échantillons étaient contaminés par des fongicides et 65% par des insecticides.
- Plus de la moitié des échantillons de pain d’abeilles analysés contenaient au moins deux substances actives différentes. Cet effet combiné de plusieurs substances (‘effet cocktail’) augmente inévitablement les risques concernant la santé des abeilles.
- Le nombre de substances actives contenues dans le pain d’abeilles varie selon la région où il a été récolté.
Selon Piotr Medrzycki, si l’agriculture italienne ne présente pas de taux de contamination plus élevé que d’autres pays européen, il est plutôt facile d’imaginer ce que révèlerait une telle étude dans des pays connus pour leur utilisation intensive de pesticides. Des études complémentaires sont nécessaires afin d’évaluer le risque dans d’autres pays et d’autres environnements et de proposer des mesures afin de réduire la présence des pesticides dans l’environnement .
Dans ce sens, Martin Dermine de Pan Europe a ensuite tenté de clarifier la proposition du SUR face aux préoccupations de certains agriculteurs. Cette proposition vise à réduire de 50% l’utilisation et les risques liés aux pesticides. Selon lui, des alternatives existent. Même si le parlement a récemment rejeté la proposition du SUR, la directive sur l’utilisation durable des pesticides peut servir de base pour poursuivre les efforts vers une meilleure règlementation des pesticides.
Rédaction : Orianne Rollin, Doriane Alberico.
Sources : https://www.eupollinatorweek.com