L’équipe de chercheurs de Tomasz Kiljanek de l’Institut national de recherche vétérinaire de Pologne a mis au point et validé une méthode d’analyse de 200 pesticides et leurs métabolites*. Les pesticides sont analysés simultanément. Leur objectif est de comprendre quels pesticides se retrouvent dans les abeilles intoxiquées et à quel niveau de concentration. Les substances recherchées sont autorisées (à 98%) dans l’Union européenne. La méthode développée permet de déterminer les insecticides à des concentrations de 10 ng/g ou moins. Sachant que la limite de détection des pesticides est de 1–100 ng/g, il est possible de dire que la méthode permet de presque tout détecter. Sur 70 cas d’empoisonnement analysés, 57 pesticides différents ont été retrouvés. La méthode sera utilisée pour établir les risques liés à un cocktail de pesticides sur la santé des abeilles ainsi que les risques liés aux pesticides associés à d’autres facteurs épidémiologiques. Elle présente l’intérêt d’être basée sur la méthode QuEChERS déjà bien utilisée dans le secteur agroalimentaire. QuEChERS signifie : Quick (rapide), Easy (facile), Cheap (bon marché), Effective (efficace), Rugged (robuste) et Safe (sûre). Autant de qualités devraient permettre de démocratiser un peu les analyses de résidus de pesticides et donner les outils pour préciser les interactions entre les facteurs de risques.
* Composés stables issus de la transformation biochimique d’une molécule par le métabolisme. Les métabolites servent d’indicateurs de contamination.
Références : Tomasz Kiljanek et al. Multi-residue method for the determination of pesticides and pesticide metabolites in honeybees by liquid and gas chromatography coupled with tandem mass spectrometry—Honeybee poisoning incidents, Journal of Chromatography A (2016). DOI: 10.1016/j.chroma.2016.01.045
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