Dans le cadre du Programme européen d’aide aux apiculteurs, le CARI a mis en place un réseau de balances connectées placées sous des ruches de production. En 2021, le CARI s’est équipé de 200 nouvelles balances de type Multiscale-4 de chez Connected Beekeeping (CBK). Ces balances (disposées par 4 par rucher) permettent de collecter une base de données accessible à tous les apiculteurs et de suivre en temps réel l’évolution de la situation des miellées dans différentes régions de Wallonie et à Bruxelles-Capitale. Les données moyennes des miellées par région (cartes ci-dessus) au cours des 20 derniers jours sont consultables gratuitement sur le site internet MétéoMiel. Ces cartes intègrent les données provenant de l’ensemble des balances du réseau de Connected Beekeeping installées en Belgique (et dont les 200 balances CBK du CARI font partie).
Miellée de printemps
Globalement, la miellée de printemps à commencée autour de la mi-avril avec des différences selon les régions montrant un léger décalage dans les provinces de Liège et Luxembourg du fait d’un printemps plus tardif mais normal dans ces zones.
Les miellées sont en moyenne plus importantes dans les provinces de Namur, Liège et Luxembourg. Dans la province de Namur, plus de la moitié des ruches positionnées sur balances CBK présentent en moyenne 14kg ou plus de gain de poids par ruche. En revanche dans le Hainaut, 50% des ruches sur balances CBK ont actuellement un gain de poids cumulé égal ou inférieur à 4kg (cartes ci-dessous et site MétéoMiel).
De l’intérêt de 4 balances connectées par rucher
Les balances CBK s’installent par lot de 4 pesons pour équiper 4 colonies sur un même rucher. Cela permet de comparer l’évolution de colonies placées dans des conditions environnementales identiques. Les variations observées entre ruches témoignent alors de différences provenant des colonies elles-mêmes et de la gestion par l’apiculteur et non de l’environnement.
Dans le cas ci-dessus, le poids affiché représente les variations de poids absolu (total) de la ruche, et inclus le poids de la colonie (abeilles) + celui de la ruche/hausse + celui de l’ensemble des réserves. Ainsi, toute intervention sur la colonie est visible par des variations brutales dans les courbes de poids absolu, comme la pose de hausse par exemple (cf. graphique ci-dessus).
Les variations journalières attestent de la sortie des ouvrières à l’extérieur de la ruche durant les périodes d’activité.
Des colonies de forces initialement différentes peuvent montrer des évolutions similaires et une colonie moins forte (par exemple la P2-violette) peut finalement montrer un gain de poids similaire voir supérieur à celui d’une colonie initialement plus forte (ex. P4-rouge).
Les données des balances constituent un excellent outil pour aider les apiculteurs à évaluer la situation dans leur région et à comparer l’état de leur miellée à la moyenne enregistrée dans leur zone. L’observation de décalages entre leurs ruches mais aussi avec la moyenne régionale peut alerter un apiculteur quant à un possible trouble affectant ses colonies ou un état sanitaire préoccupant, par exemple.