Aider les agriculteurs à réussir leur pari environnemental passe par des mesures intégrées
Comme dans de nombreux autres pays européens, l’autorisation donnée aux betteraviers belges de pouvoir utiliser à nouveau un néonicotinoïde interdit, l’imidaclopride, met une fois de plus en évidence le manque de vision à long terme pour aider les agriculteurs à utiliser des alternatives ayant fait leurs preuves.
Même si le service des matières premières a donné une autorisation en mentionnant que les contacts avec les pollinisateurs doivent être réduits, il est clair que ces produits de traitement à très longue durée de vie se retrouvent une fois de plus dans l’environnement. La pollution générée est systémique.
Il est urgent de ne plus voir chaque problème individuellement. Il faut prouver notre réel soutien aux agriculteurs sensibles et informés des enjeux environnementaux qui intègrent dans leur production agricole le respect de l’environnement. Dans ce contexte, il est essentiel que les futures mesures de la PAC telles que les éco-régimes soient conçues comme des paquets de mesures couplées qui intègrent les différents outils réduisant les menaces. On doit sortir du simple respect d’une mesure ponctuelle comme par exemple la constitution d’un maillage écologique qui, si elle n’est pas couplée à la connaissance des pollinisateurs et à leur respect via une sélection et un usage limité des pesticides, risque d’avoir un effet piège. Ce serait alors une bien sombre « manne alimentaire » pour les pollinisateurs. Seules des visions qui intègrent divers aspects essentiels à la préservation de l’environnement pourront réellement aboutir à des résultats rapides.
Le CARI, plus que jamais attentif à la protection des abeilles et des pollinisateurs, continuera d’informer les acteurs du monde agricole dont l’apiculture fait partie, les pouvoirs publics et les consommateurs en vue d’une amélioration et d’une restauration de la qualité de notre environnement.