Ces jours ensoleillées permettent de belles opportunités d’observation devant les nichoirs à abeilles sauvages. Les osmies sortent de leurs cellules et se reproduisent. Hélas, on se trouve parfois confronté à un spectacle qui pose question. Certains insectes sont littéralement recouverts de parasites.
Ces parasites sont des acariens du genre Chaetodactylus. Chaetodactylus osmiae parasite osmia rufa et osmia cornuta par exemple. Une vingtaine d’espèces d’acariens du genre Chaetodactylus sont recensées. Ils parasitent plusieurs familles d’abeilles sauvages : les Megachilidae, les Osmiini, les Anthidiini, les Megachilini, les Apidae, etc. Les acariens tuent généralement les jeunes larves d‘abeilles et se nourrissent du pollen stocké dans les cellules. Dans les nids avec cloisons, comme les nids d’osmies, les abeilles femelles qui se développent dans les cellules les plus profondes se frayent un chemin hors du nid. C’est à ce moment que les deutonymphes d’acariens (stade larvaire où les acariens sont privés de pièces buccales) qui sont dans les cellules s’accrochent aux abeilles-hôtes pour se déplacer. C’est le stade phorétique des parasites. Ils peuvent alors passer sur d’autres abeilles, survivre dans les nichoirs déjà utilisés et infester de nouveaux hôtes qui réutilisent ces nids.
Cette osmie femelle est tombée de son nichoir, lourde des acariens qui altèrent sa mobilité. Elle cherche à se débarrasser des parasites qui la recouvrent…
On peut trouver de nombreux conseils pour construire des nichoirs à abeilles sauvages, pour les installer mais jamais pour en assurer l’entretien. Les nichoirs à abeilles sauvages sont d’excellents outils de communication pour un éveil à l’environnement mais sont également de sérieux foyers d’infestation. N’y a-t-il pas de mesures prophylactiques à prendre pour éviter la prolifération des parasites et ne plus être confronté à ce désastre sanitaire?