Dans un rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil, de nombreuses données relatives au secteur apicole européen et au marché du miel ont été synthétisées.
Voici quelques unes des informations révélées par ce rapport.
Les apiculteurs
L’Union européenne compte environ 600 000 apiculteurs (Programme 2017-2019). Le nombre d’apiculteurs est en diminution. Les arrêts d’activité dus à l’âge ne sont pas compensés par les nouvelles installations. L’Allemagne est le seul pays à réussir à enrayer le déclin de la population d’apiculteurs.
72% des apiculteurs européens sont membres d’une association apicole.
Les ruches
L’Union européenne comptait environ 16 millions de ruches dans les programmes 2014-16. Les cinq États membres comptant le plus grand nombre de ruches sont l’Espagne, la France, la Grèce, la Roumanie et l’Italie, principalement situés dans le sud de l’Europe.
Le seuil de 150 ruches est fixé pour considérer qu’un apiculteur est professionnel ou pas. Ce seuil est contesté par certaines associations apicoles qui préfèreraient le seuil de 40 ruches. En 2015, 96 % des apiculteurs possédaient moins de 150 ruches. 4 % des apiculteurs européens possédaient plus de 150 ruches.
Importations/exportations
L’Union européenne produit environ 250 000 tonnes de miel par an et se trouve ainsi deuxième producteur mondial de miel après la Chine. Cette production ne suffit toutefois pas à répondre à la demande du marché intérieur. L’Union européenne est aussi le premier importateur mondial de miel, importations en expansion chaque année. En 2015, l’Union européenne a importé environ 200 000 tonnes de miel (environ 75 % de sa production totale). La moitié de ces importations proviennent de Chine (environ 100 000 tonnes). Les deux autres principaux fournisseurs sont le Mexique et l’Ukraine. Le miel importé de pays tiers est bien moins cher que le miel produit dans l’Union européenne, ce qui explique aussi le phénomène. En 2015, le prix unitaire moyen à l’importation du miel chinois était de 1,64 EUR/kg. A titre de comparaison, le prix moyen du miel toutes fleurs européen vendu en vrac à des grossistes était de 3,78 EUR/kg. Cette différence s’explique par les coûts de production plus élevés des producteurs européens qui ne peuvent pas rivaliser avec les producteurs chinois.
L’Union européenne exporte environ 8% de sa production totale (environ 200 000 tonnes en 2015) vers des marchés recherchant du miel de qualité (Suisse, Arabie saoudite, Japon USA, Canada). En 2015, le prix unitaire à l’exportation moyen était de 5,77 EUR/kg de miel.
La répartition des aides européennes
Le facteur clef pour la répartition de l’aide européenne entre les états membres est le nombre de ruches présentes sur le territoire de chaque état. Le recensement des ruches conditionne donc l’accès aux aides européennes et se fait soit par enregistrement obligatoire auprès autorités compétentes (18 états dont la France), soit par une méthode d’échantillonnage basée sur des enregistrements volontaires (10 états dont la Belgique).
Les États membres qui comptent le plus grand nombre de ruches sont ceux ayant droit à la plus grande part des fonds de l’Union européenne. Les cinq états membres qui comptent le plus grand nombre de ruches sont: l’Espagne, la France, la Grèce, la Roumanie et l’Italie. Ces cinq états ont reçu environ à eux seuls la moitié du montant total des fonds européens pour les campagnes apicoles 2013, 2014 et 2015.
Aide européenne
6 mesures sont éligibles à l’aide européenne:
1 – L’assistance technique : 28,50% de l’aide EU
2 – La prévention de la varroase : 29,71% de l’aide EU
3 – La rationalisation de la transhumance :19,57% de l’aide EU
4 – L’analyse du miel : 2,67% de l’aide EU
5 – Le repeuplement du cheptel apicole :14,57% de l’aide EU
6 – La recherche appliquée (qualité du miel et bonnes pratiques apicoles) : 4,99% de l’aide EU
La participation de l’Union au financement de ces programmes équivaut à 50 % des dépenses supportées par les États membres. Il s’agit donc d’un co-financement 50/50.