La santé de la reine est cruciale pour la survie d’une colonie d’abeilles. Ces dernières années, les problèmes de survie des reines, de reproduction ainsi que l’échec des remérages sont des sujets d’inquiétude récurrents. Or, nous connaissons mal les effets des stress environnementaux sur les reines. Une récente étude publiée dans la revue Nature démontre l’effet délétère d’une exposition à des concentrations réalistes de pesticides néonicotinoïdes (thiamethoxam et clothianidine). Pour des reines exposées aux pesticides, c’est surtout l’anatomie et la physiologie des organes reproducteurs qui sont affectées : développement ovarien, qualité et quantité du sperme stocké dans la spermathèque. Ceci a des conséquences sur l’espérance de vie des reines (elles sont remplacées plus souvent) ainsi que sur leur capacité à produire des ouvrières en début de saison. Par contre, l’exposition aux néonicotinoïdes ne semble pas influencer la capacité de vol des reines.
La nécessité de poursuivre les recherches pour évaluer précisément les risques des néonicotinoïdes sur les reines est entendue même si aujourd’hui un nombre substantiel d’études scientifiques révèle déjà la nocivité de ces pesticides qui mettent en péril la survie des colonies d’abeilles et de bourdons. Indirectement, ce sont les services écosystémiques et la biodiversité qui en pâtissent.