Une étude conduite par des chercheurs Malaisiens laisse penser que la croyance populaire voulant que les apiculteurs vivent plus longtemps comporte un fond de vérité. L’équipe a étudié la longueur des télomères chez 30 apiculteurs de sexe masculin et 30 non-apiculteurs hommes et ont associé les résultats à la longévité des sujets étudiés. Il s’avère que la longueur des télomères des apiculteurs étudiés est significativement plus longue que celle des non-apiculteurs. Cela revient à expliquer que leur espérance de vie est plus longue également. Mais pourquoi ? Mais que sont les télomères ?
Résumons la situation. Les organismes vivants sont composés de milliards de cellules qui se répliquent en se divisant. C’est ce que la science appelle la mitose. Les cellules qui se divisent contiennent des chromosomes qui portent l’information génétique des cellules (ADN). A l’extrémité de chaque chromosome se trouvent des zones « blanches », sans code, appelées « télomères ». Plus les cellules se divisent, plus elles s’abiment et moins l’ADN est correctement répliqué. Pour le dire autrement, plus les cellules se divisent, plus l’organisme vieillit, jusqu’à la mort des cellules (apoptose). Chaque division cellulaire se traduit par un raccourcissement de la longueur des chromosomes. Les télomères, à l’extrémité des chromosomes, servent de zones tampons qui sont grignotées par le temps avant que ne soient atteintes les parties contenant de l’information génétique. On peut dire que plus ces zones sont longues, plus le vieillissement est retardé. La longueur des télomères détermine donc l’horloge physiologique de l’organisme.
Les chercheurs ont remarqué en outre que la consommation quotidienne des produits de la ruche pendant une longue période est associée à la longueur des télomères. Est-ce la raison pour laquelle les apiculteurs présentent cette particularité ? Parce qu’ils sont les premiers consommateurs des produits de leurs ruches ? En tout cas, cette étude confirme les bienfaits de l’apinutrition, que l’on soit ou non apiculteur.
Références: Nurul Fatihah Mohamad Nasir, Thirumulu Ponnuraj Kannan , Siti Amrah Sulaiman, Shaharum Shamsuddin, Ahmad Azlina, Stefan Stangaciu, The relationship between telomere length and beekeeping among Malaysians, Age, , 37:58.