Loques

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Devant la recrudescence des foyers de loque signalés par l’AFSCA cette année, peut-être est-il nécessaire de rappeler quelques règles de base.

Foyers de loques – Source AFSCA

Le départ de la maladie est souvent favorisé par un stress, typiquement une mauvaise alimentation qui peut fragiliser le couvain. C’est en particulier le cas lorsqu’il y a une carence en protéines. Certaines mauvaises pratiques apicoles sont aussi des facteurs favorisants qui risquent de disséminer la maladie. A partir de là, nous pouvons affirmer que la meilleure méthode est la prévention qui passe par des mesures d’hygiène et pas mal de bon sens. Il n’est pas inutile de relire régulièrement le Guide des bonnes pratiques apicoles (un chantier de remise à jour du document est d’ailleurs en cours). Ces mesures d’hygiène concernent en particulier 6 points: l’hygiène, le contrôle du couvain, l’alimentation des colonies, la gestion de la cire et des cadres, la prévention contre le pillage et la surveillance et le soin porté aux petites colonies.

En ce qui concerne la loque, il faut distinguer la loque européenne, maladie du couvain ouvert, et la loque américaine, maladie du couvain operculé, plus grave puisque sporulente. Elle est de ce fait très contagieuse. Les deux types de loques sont à déclaration obligatoire en Belgique (contrairement à la France où seule la loque américaine doit être déclarée selon les préconisations de l’Union européenne). Heureusement, les foyers de loque américaine signalés en Wallonie sont moins nombreux que les foyers de loque européenne.

Que se passe-t-il lorsque l’AFSCA détecte un foyer de loque? Une zone de protection de 3 km de périphérie est déterminée autour du foyer. Dans cette zone, les échanges et mouvements d’abeilles sont interdits. C’est une quarantaine. Les mesures sont levées dès que la maladie a disparu (cf. Article 17 de l’Arrêté Royal du 7 mars 2007 relatif à la lutte contre les maladies contagieuses des abeilles). L’AFSCA recense et contacte les apiculteurs de la zone concernée: les apiculteurs recensés mais aussi ceux qui ne le sont pas et qu’une enquête de terrain peut déterminer. Le statut de maladie à déclaration obligatoire fait que les apiculteurs sont dans l’obligation d’informer de toute suspicion de maladie l’Unité Locale de Contrôle de l’AFSCA dont ils dépendent (cf. Article 6 de l’Arrêté Royal du 7 mars 2007). En fonction de la gravité de la maladie, l’AFSCA procède à la destruction des colonies touchées. Les apiculteurs enregistrés auprès de l’AFSCA qui sont concernés par ces destructions peuvent prétendre à la somme de 125€ par ruche (en bois ou en plastique).

Si la maladie n’est pas jugée grave, en particulier dans les cas de loque européenne (de nombreuses colonies sont symptomatiques), il est possible de procéder à un sauvetage des abeilles en utilisant la technique de transvasement sur essaim nu assortie de la destruction des cadres et du couvain infesté et d’une soigneuse désinfection du matériel.